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critique (de Dieu)
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Livre de Job
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Suppl. au n° 182. Job et la critique de Dieu. Approfondir Aux prises avec une souffrance extrême, comment le héros de ce conte ose-t-il questionner la bonté de Dieu?
« Prends-tu plaisir à m’accabler, à mépriser la peine de tes mains et à favoriser les intrigues des méchants ? » (Jb 10,3). Comment le héros de ce petit conte des alentours du vie siècle avant J.-C. ose-t-il questionner aussi crûment la bonté de Dieu dans ce passage et, surtout, comment une religion peut-elle inscrire parmi ses livres saints un texte qui contredit aussi manifestement sa tentative de magnifier un Dieu juste ? Si les exégètes débattent toujours pour savoir quelle était l’intention première du rédacteur en rédigeant ces chapitres, une chose est sûre : la condamnation des propos convenus des amis de Job disqualifie tout discours « pieusard » et ratifie en creux cette vigoureuse manière de s’adresser à Dieu. Comme c’est le cas de beaucoup de textes, l’interprétation de Job 9–10 connaît un point de bascule entre une interprétation traditionnelle et une interprétation moderne. Pour ce passage, c’est le Moyen Âge qui le réalise. Ainsi que le montre ce Supplément, si les Pères de l’Église, les commentateurs juifs et musulmans cherchent des circonstances atténuantes à Dieu (ou à Job) pour éluder sa question, à partir du xiiie siècle on fait face à la terrible interrogation : et si Dieu était injuste ? Celle-ci traverse toute la littérature des xixe et xxe siècles et prend une terrifiante actualité dans les horreurs du siècle dernier, au point qu’il a semblé indispensable de conclure ce cahier par une relecture théologique : la théologie contemporaine peut-elle faire l’économie de la question de Job ? Collectif Job 9–10 dans le contexte de ce qui précède p. 17 - Interprétations rabbiniques classiques et médiévales , David Lemler. Littérature rabbinique classique p. 28 - Job 9–10 chez les Pères de l’Église , Jean-Noël Guinot. Regard d’ensemble sur Job 9–10 27 p. 59 - Job dans la tradition musulmane , Jean-Louis Déclais. Job dans le Coran p. 66 - Job 9–10 au Moyen Âge , Gilbert Dahan. L’interprétation générale : les prologues p. 100 - Le cri de Job en musique, Michel Berder. Pièces musicales en lien avec l’office des défunts p. 111 - Regards de quelques auteurs des xixe et xxe siècles. Aude Bonord. Victor Hugo p. 126 - Job, chercheur de Dieu et théologien, Benoît Bourgine. L’homme éprouvé face à son Dieu (anthropologie théologale)
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