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Evangiles synoptiques
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Genre littéraire
Jésus, une vie à raconter. Essai sur le genre littéraire des évangiles de Mat-thieu, de Marc et de Luc
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Jésus, une vie à raconter. Essai sur le genre littéraire des évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc Recension Approfondir Recension du livre de Jean-Noël Aletti : "Jésus, une vie à raconter. Essai sur le genre littéraire des évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc", par Michel Berder
Jean-Noël Aletti Jésus, une vie à raconter. Essai sur le genre littéraire des évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc Lessius, « Le livre et le rouleau » n° 50, 2016, 155 p., 15 € Jean-Noël Aletti (J.-N.A.), professeur à l’Institut biblique pontifical (Rome), s’est fait connaître par de nombreux travaux sur le Nouveau Testament, notamment sur les écrits de Paul et de Luc ainsi que sur de multiples problèmes de méthodologie en exégèse biblique. Dans cet ouvrage, le point de départ est une interrogation fondamentale, à double face : pourquoi et comment les premières générations chrétiennes ont-elles entrepris de raconter la vie de Jésus ? Le traitement de la question se déploie dans le corps du livre en six chapitres : 1. Un regard sur les biographies au temps de Jésus ; 2. Ce qui a conduit à écrire des vies de Jésus, projet qui a donné forme à l’évangile de Marc ; 3. L’évangile de Matthieu et les biographies de son temps ; 4. Le récit de Luc et les biographies grecques ; 5. Le genre biographique et la typologie de Luc. En guise de bilan, le chapitre 6 intitulé « Ouverture » reprend quelques axes de ce parcours, en attirant l’attention sur trois dossiers : les rapports entre genre littéraire et recherche historique ; l’examen comparatif entre la présentation de Jésus et celle des héros grecs et romains ; l’originalité des récits dits « populaires » par rapport à ce qui est considéré de manière classique comme relevant de la littérature. En annexe, une bibliographie sélective suivie de deux index (auteurs ; passages bibliques). L’intérêt principal de cette publication me paraît résider dans la prise en compte de questions diverses qui pourraient, au premier abord, sembler assez simples mais qui ouvrent de larges perspectives lorsqu’on les étudie de manière rigoureuse, en les situant dans le cadre de la dynamique du christianisme naissant. L’apport le plus novateur, aux dires mêmes de J.-N.A., est la thèse qu’il développe au sujet des notions de typologie et de reconnaissance, qu’il aborde successivement dans chacun des évangiles synoptiques. En chaque cas, il invite à repérer la place accordée au récit de la Passion. Son analyse de l’oeuvre de Luc s’étend sur deux chapitres. Dans la construction de cet évangile, il met en valeur la séquence de Lc 4,16-30 sur laquelle il a déjà publié des études consistantes. Au plan pédagogique, on peut souligner l’utilité des tableaux qui sont reproduits et le grand nombre de références à des textes bibliques qui permettent de vérifier la pertinence de ses options d’interprétation. On appréciera aussi la mise en perspective des études récentes sur les sujets abordés. Le lecteur pourra toujours discuter tel ou tel choix de détail, mais la présentation globale est fort stimulante. Cet ouvrage, de dimensions raisonnables, rendra de grands services. J.-N.A. reconnaît explicitement qu’un travail du même genre pourrait s’étendre au quatrième évangile. On doit signaler que l’utilisation régulière de quelques termes techniques nécessite de la part du lecteur une connaissance préalable du vocabulaire exégétique. Recension parue dans le Cahier Évangile n° 179.
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