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Baptême
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Baptême de Jésus
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Création
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Salut
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Lire la naissance du monde et la naissance du peuple de Dieu permet de jeter un regard neuf sur le baptême de Jésus… à moins que ce ne soit l'inverse ! La Bible est un livre plein d'échos. Des mots, des images, des expressions viennent et reviennent. Il convient de les repérer et de les admirer.
Genèse 1. La création du monde : Alors que tout est ténèbres, déjà le «souffle de Dieu» (ou «l'esprit de Dieu») plane sur «les eaux» de l'abîme. La lumière jaillit. Dieu fait émerger du «milieu des eaux» le firmament et, plus tard, en amassant les eaux - «la mer» - il fait paraître «la terre sèche». Genèse 7-9. Le déluge : Pour le déluge, Dieu «fend» les réservoirs d'eau du Ciel et de l'Abîme. Avant de les refermer, il envoie son «souffle» sur la terre. Alors, peu à peu, les eaux baissent jusqu'à «découvrir la terre sèche». Comme signe de l'alliance, Dieu met un arc dans «la nuée». Exode 14. Le passage de la mer : Pendant que «la nuée» tient les poursuivants à l'écart, le Seigneur ordonne à Moïse de «fendre la mer» et il envoie un «puissant souffle d'est» qui assèche les eaux. Alors les fils d'Israël viennent «au milieu de la mer», «sur la terre sèche». Josué 3-4. Le passage du Jourdain : Le peuple quitte enfin le désert. Au moment où l'arche d'alliance va passer le Jourdain, les eaux s'arrêtent de couler. Le Seigneur «assèche les eaux». Les fils d'Israël traversent alors que l'arche est maintenue «au milieu du Jourdain». Marc 1, 9-11. Le baptême de Jésus : Jésus vient au Joudain pour être baptisé. «A l'instant où il remontait de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. Et des cieux vint une voix : «Tu es mon Fils bien-aimé, il m'a plu de te choisir.» ___________
De naissance en naissance C'est sans doute le même écrivain qui a raconté d'une part la naissance du monde et d'autre part la naissance du peuple. Son récit est tissé de motifs semblables que l'on ne peut tous détailler ici. Qu'il suffise d'en relever quelques-uns (cf. les textes ci-contre). En Genèse 1 et en Exode 14, sur fond de ténèbres, voici le «souffle» de Dieu (ou «l'esprit», même mot en hébreu), voici la lumière - celle du premier jour ou celle de la nuée - et voici la séparation des eaux. Ainsi émergent la terre où se donne la vie et le chemin où se donne le salut. En Genèse 7 devant la méchanceté des hommes, le Déluge avait tout noyé. En Exode 14 les eaux se referment sur la violence guerrière de Pharaon. Mais Noé et sa famille, Moïse et le peuple d'Israël sont sauvés. Et avec eux, toute l'humanité. Que conclure de cela ? Pour les auteurs bibliques, Création et Salut sont l'oeuvre du même et unique Dieu. Le Seigneur est le Dieu d'Israël, il est aussi celui de l'univers. L'ultime geste créateur sera le passage du Jourdain. Après avoir été tiré du milieu de l'abîme, Israël, «fils premier-né» du Seigneur, a été nourri et éduqué au désert comme un enfant est éduqué par son père. Ayant reçu la Loi qu'il a déposée dans l'arche d'alliance, il expérimente une nouvelle fois, au moment d'entrer en Terre Promise, la puissance créatrice de ce Père (Jos 3-4). Jésus ou «Le Seigneur sauve» A l'aube du Nouveau Testament, Marc raconte le baptême de Jésus. Précisément dans l'eau du Jourdain ! Or voici la nouveauté : ce ne sont plus les eaux qui s'ouvrent mais les cieux… Jésus s'est mêlé à la foule des pénitents qui se pressent devant Jean le baptiseur. Parce qu'il est le seul Juste, l'Esprit descend sur lui et la voix céleste s'adresse à lui seul. Le Fils aimé de Dieu remonte alors de l'eau. Toute la mission de Jésus, salut des pécheurs, est dans cette scène inaugurale. Elle se concluera dans un autre «baptême», celui de sa mort (Mc 10,38). Jamais quelqu'un n'a mieux mérité son nom, le même d'ailleurs que celui de Josué, successeur de Moïse : Jésus, c'est-à-dire «Seigneur, sauve !» Comme celle du Créateur, la parole de Jésus maîtrise «la mer et le vent». Il faut relire ici l'épisode de la tempête apaisée (Mc 4,35-41 et par.). « Pourquoi avez-vous si peur ? » s'étonne Jésus devant les disciples qui criaient vers lui (Mc 4,40). « N'ayez pas peur ! Tenez bon ! » avait dit Moïse aux fils d'Israël qui criaient vers le Seigneur à la vue des forces de Pharaon. Celui qui a peur manque de foi. «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?» reprendra plus tard Jésus en s'adressant à Pierre (Mt 14,22-33). Jésus marche sur les eaux - il les domine ! C'est la nuit, le matin est proche. La barque des disciples est ballotée par la mer et le vent. Dans l'eau, Pierre, comme autrefois ses pères, lutte contre sa peur de mourir. Jésus a connu lui aussi la peur de mourir. En cela il est le frère de Pierre et des Hébreux, il est notre frère. Drame de Gethsémani. Mais il remet tout aux mains de son Père : la peur est vaincue et la mort aussi. Il est notre libérateur. Et nous sommes de nouvelles créatures. « Baptisés en Jésus Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés » dit St Paul (1 Co 6,3). Pour passer de la peur à la foi, renaître à la vie, à la liberté, à la responsabilité : « Si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui » (Ro 6,8).
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Mc 1,9-11 Lire | Rechercher 9Or, en ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. 10A l'instant où il remontait de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. 11Et des cieux vint une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé, il m'a plu de te choisir. » © Editions du Cerf/Société Biblique Française Ex 14 Rechercher Gn 1 Rechercher Gn 7-9 Rechercher Jos 3-4 Rechercher Mc 1,9-11 Rechercher |